Test du photophone tactile « Samsung Player Pixon » SGH-M8800

Sans vouloir faire un test exhaustif du nouveau téléphone tactile de Samsung, le SGH-M8800 « Player Pixon« , il m’a semblé intéressant de partager mes premières impressions sur ce photophone après deux petites semaines d’utilisation comme appareil photo ou vidéo d’appoint.

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Le Samsung Player Pixon

Depuis deux ans j’utilisais le Sony Ericson K800i, un des tout premiers photophones équipés d’un capteur photo autofocus d’une résolution de 3 mégapixels, et qui -pour un téléphone- donnait des photographies tout à fait correctes. Un téléphone également agréable à utiliser, à l’autonomie confortable (grâce à sa batterie lithium polymère), mais qui pêchait par la résolution de ses vidéos (un ridicule et inexploitable format timbre poste), par une navigation wap pas vraiment fonctionnelle, et par un « joystick » central un peu fragile.

Pourquoi avoir choisi ce photophone ?

J’adore faire des photographies avec mon reflex numérique, mais son encombrement ne me permet pas de l’emporter tout le temps avec moi.  De la même manière, je ne peux pas toujours m’encombrer d’un camescope, et pourtant par moments quand je suis avec les enfants par exemple, j’aimerais bien pouvoir faire de petites vidéos, et si possible de qualité correcte.

Ainsi, si je me suis laissé séduire par le tout dernier photophone tactile de Samsung, le Player Pixon, c’est justement par ses capacités photo (un capteur autofocus de 8 mégapixels), et également sa résolution vidéo de 720×480 pixels, la plus élevée du moment pour un téléphone ou un smartphone.

C’était donc l’occasion d’utiliser mes points fidélités, et après ajout d’un « petit » complément monétaire et d’un renouvellement d’abonnement de 24 mois (!), la commande du Player Pixon était passée. Dans la foulée et comme à son habitude, mon opérateur téléphonique, Bouygues Telecom pour le citer, me propose de recycler mon ancien téléphone.  Que les opérateurs téléphoniques proposent de récupérer et recycler les anciens téléphones est en soi une très bonne initiative, ces appareils restant en général (trop) fragiles (société de comsommation oblige ??). Bien entendu, il reste toujours la possibilité de conserver son ancien mobile (comme téléphone « de dépannage ») ou de le donner à un proche (voire de le revendre si l’appareil est en bon état). Continuer à « faire vivre » son ancien matériel est probablement le meilleur recyclage qui soit 😉

Le déballage du coffret :

deballage_player_pixonUn joli coffret, qui s’ouvre comme une boîte à bijou, et laisse une impression de qualité. L’appareil photo euh pardon, le téléphone, était livré avec trois coques de couleur noire, bleue ou rouge (côté appareil photo seulement). Esthétique, ce téléphone a une bonne prise en main. Sa largeur, due à la grande taille de son écran, pouvait me laisser penser qu’il serait  plus gênant dans la poche d’un jean que mon précédent Sony Ericson K800i, d’un format pourtant plus classique. En fait, pas du tout ! Le Samsung Player Pixon est assez fin, et passe très bien dans la poche d’un pantalon.

On trouve aussi dans la boîte le kit piéton (kit en deux parties et sur lequel il est d’ailleurs possible de brancher un casque audio standard, en raison d’une prise mini-jack classique), un chargeur de voyage peu encombrant, un câble de connexion USB (pour transférer le contenu, sauvegarder son répertoire, ou même charger le téléphone), et un petit stylet rétractable, sensé être accroché par une cordelette à la base du téléphone. Ce stylet s’est révélé peu pratique à utiliser, et selon moi risque surtout de rayer rapidement l’écran tactile lorsque le téléphone est trimballé au fond d’une poche de pantalon ou même d’un sac. Un petit logement pour insérer le stylet dans le corps du téléphone aurait été nettement préférable. Je préfère garder dans mon sac ou ma veste un vrai stylet (un stylet de Palm ou même un vieux stylet de Psion feront parfaitement l’affaire).

L’écran tactile :

L’image elle même est bien contrastée et de bonne qualité. Ce n’est pas une surprise vu l’expérience de Samsung en matière de dalles LCD.  L’écran tactile lui aussi m’a laissé une bonne impression générale, et pour peu que l’on n’aie pas de trop gros doigts, on peut même se passer du stylet. L’écran tactile n’est bien entendu pas aussi sensible (aussi « sensuel » diront certains) que celui d’un iPhone, cependant la manipulation reste agréable, notamment grâce à un petit retour de vibration lors des pressions sur l’écran. Pour saisir un texte, un accéléromètre permet de passer d’un clavier virtuel de type « téléphone » (en position verticale) à un clavier « azerty » dès que l’on bascule le téléphone en position horizontale. Ce clavier azerty est plutôt précis, même sans stylet, et j’ai trouvé la saisie de texte très confortable.

Cependant le  défilement des images ou de la liste de contacts par le biais de pressions sur l’écran tactile n’est pas très précis et même par moment légèrement saccadé. Sur ce point on est loin de la fluidité d’un  iPhone, bien que cela reste acceptable. Une fonction permet de faire défiler les photos avec l’accéléromètre : en penchant le téléphone sur la droite ou la gauche, on fait défiler dans un sens ou dans l’autre les photos. Si l’idée semble très bonne sur le papier (ou la démo Flash du site de Samsung), cette fonction n’est en fait pas pratique du tout, elle manque de fluidité et de précision, et je préfère de loin la navigation « standard » pour visualiser mes images, c’est à dire les faire défiler avec une pression du doigt.

A noter que comme l’appareil vient juste d’être mis sur le marché, je n’ai pas encore trouvé de coque ou protection d’écran adaptées au Player Pixon. Cependant, les feuilles protection d’écran tactile que j’utilise pour mon Palm T|X conviennent très bien.

Le Player Pixon, côté appareil photo :

dos_player_pixonLes fabricants de ces photophones cherchent à s’approcher du niveau des compacts numériques, et veulent même laisser penser dans leurs publicités que ces appareils vont remplacer entre-autres un véritable appareil photo. D’ailleurs le design du Player Pixon, très réussi, est très ressemblant à celui d’un appareil compact : on pourrait même croire qu’il y a un zoom optique, mais il ne s’agit ici que d’un artifice décoratif, l’objectif autofocus est physiquement semblable à ceux que l’on voie sur les autres photophones. Toutefois le Player Pixon a récupéré des appareils compacts numériques le cache automatique, qui protège la lentille de l’objectif lorsque l’appareil photo n’est pas utilisé. Un téléphone ayant en général pour destination une poche ou un sac à main, l’objectif photo d’un téléphone est souvent sujet à salissure ou rayure. Cette protection automatique est donc bienvenue.

Concernant la qualité d’image, autant être clair dès le départ, malgré ses 8 méga pixels, il ne faut pas s’attendre à la qualité d’un bridge ou d’un reflex numérique. C’est un peu logique, après tout l’objectif d’un photophone est minuscule : quelques petits milimètres de diamètre pour l’objectif du photophone contre en général 5 à 7cm de diamètre pour l’entonnoir à lumière qu’est par comparaison l’objectif d’un reflex. Idem pour le capteur qui doit concentrer ses 8 millions de pixels sur une surface minuscule par rapport à celui d’un bridge ou d’un reflex.

samsung-player-pixon-008Cela dit, l’appareil photo du Player Pixon est  de très bonne qualité pour un photophone (et probablement un des meilleurs actuellement disponible), surtout pour les prises de vue en extérieur. L’écran en extérieur est lisible pour peu qu’on ne l’oriente pas en plein soleil, et les fonctions de réglage photo sont facilement accessibles, que ce soit la balance des blancs manuelle, la compensation d’exposition, les modes scènes, ou les quelques petits gadgets qui sont pour certains assez amusants (mosaïque, cadre, panorama…). La résolution de 8 méga pixels a l’avantage de faciliter le zoom numérique par recadrage. L’autofocus donne de bons résultats, y compris en macro, par exemple pour la copie de documents : comme je le faisais avec mon ancien Sony Ericson K800i, je peux ainsi « photocopier » efficacement et sans risque de flou une affiche, un document, ou l’étiquette d’un produit dans un magasin.

En intérieur la prise de vue est de moins bonne qualité : tout d’abord la LED qui fait office de flash n’est pas assez puissante, et ensuite dès que la luminosité baisse, l’image est rapidement bruitée. C’est le problème que l’on rencontre je pense avec tous les photophones qui trouvent là une de leur limites, du moins pour l’instant…

GPS et géolocalisation des images :

Mentionné sur les publicités, sur la fiche produit et l’emballage, ce photophone est équipé d’un récepteur GPS. Si la réception GPS est bonne (à l’extérieur d’un bâtiment par exemple), le Player Pixon enregistre les coordonnées dans les métadonnées (EXIF) des photographies pour les géolocaliser. Ces informations peuvent notamment être récupérées sur votre ordinateur avec un logiciel permettant de visualiser ou éditer les infos exif d’une photo (ACD See pro par exemple), voici un exemple exemple pour cette photographie géolocalisée :

test photo géolocalisée avec le Player PixonGPS
Référence latitude GPS                 Latitude nord
Latitude GPS                           48, 49′ 41.61″
Référence longitude GPS                Longitude est
Longitude GPS                          2, 21′ 39.01″
Référence altitude GPS                 Niveau de la mer
Altitude GPS                           132 m
Horodatage GPS                         15:43:11
Référence vitesse GPS                  Kilomètres à l’heure
Vitesse GPS                            0
Référence direction du mouvement GPS   Nord géographique
Direction du mouvement GPS             0

Mais voilà, à part la géolocalisation des photos, ne comptez pas utiliser le GPS du Player Pixon pour obtenir votre position actuelle, par exemple en utilisant Google Maps ou équivalent. Le seul moyen que j’ai trouvé pour obtenir mes coordonnées GPS, est de prendre une photo puis d’aller dans les propriétés de la photographie (bouton « i ») pour y récupérer les latitudes et longitudes auxquelles ladite photo a été prise.

La fonction GPS est incomplète. D’abord concernant la géolocalisation des photos, à part d’entrer dans les propriétés de chaque photo, il n’est pas possible de savoir si les photos sont géolocalisées (une icône sur les miniatures du navigateur photo aurait été utile). Et je trouve un peu dommage que cette fonction GPS soit à ce point sous-exploitée, et ne permette même pas de se situer sur une carte Google Maps.

Je ne peux qu’espérer que Samsung rectifie rapidement le tir, que ce soit par un update des applications ou une mise à jour du firmware pour rendre le GPS utilisable… et utile !

Le Player Pixon, côté vidéo :

C’est la fonction pour laquelle j’ai choisi ce mobile. La résolution est tout simplement bluffante pour un téléphone, puisqu’elle peut aller jusqu’à 720×480 pixels en 30 images par secondes. En extérieur si la scène est bien éclairée, la vidéo est fluide y compris dans la résolution maximale. Si la vidéo est prise en intérieur, je préfère réduire légèrement la résolution (à 640×480 pixels), ce qui lui permet de conserver une bonne fluidité malgré la faible luminosité. Les vidéos sont enregistrés dans format mp4. Sur mon PC, bien que je n’aie pas pu les lire depuis Quicktime, Windows Media Player a pu les ouvrir, même s’il m’a affiché un petit message d’avertissement -non bloquant- quant au codec utilisé. Le Player Pixon permet entre autres de régler la compensation d’exposition avant de lancer la capture, ou de changer le niveau de zoom (numérique) en cours capture vidéo.

Voici une petite vidéo test à l’état brut. Pour la lire enregistrez la sur votre ordinateur (clic droit – enregistrer sous), et ouvrez la avec Windows Media Player :

test_video_player_pixon

Téléphone :

On l’oublie parfois, mais ces appareils sont sensés aussi servir de téléphone, même si on peut se demander si cette fonction ne devient pas de plus en plus accessoire. En résumé la qualité d’écoute et de réception sont très bonnes.  Une fonction bien pensée : pour éviter des « clics » involontaires, l’écran tactile est bloqué automatiquement en cours de communication téléphonique.

La gestion des SMS est semblable à celle que j’ai vue sur d’autres téléphones Samsung classiques, hormis la possibilité d’avoir le clavier Azerty lorsqu’on positionne le téléphone horizontalement. Cela rajoute un vrai confort à la saisie du texte.

Il reste quelques défauts mineurs que j’avais déjà trouvé sur d’autres téléphones Samsung : les SMS reçus sont par défaut enregistrés sur la carte Sim (dont la mémoire limitée à 20 sms est vite saturée), un enregistrement par défaut sur la mémoire du téléphone serait préférable. Par ailleurs, si on ajoute un accusé réception aux SMS, ceux-ci sont gérés comme un SMS reçu standard (et donc encombrent la boîte de réception inutilement).

Quant aux MMS, rien à redire si ce n’est qu’il est très facile d’envoyer une photo de qualité à un correspondant. Bien entendu l’appareil redimensionne automatiquement la photo avant envoi pour l’adapter aux limites des MMS.

Le téléphone possède aussi un navigateur WAP propriétaire, suffisant pour accéder à quelques sites adaptés à la navigation WAP ou iMode (du type info, météo, trafic auto ou ratp, etc…) ou consulter des flux RSS. Evidemment, ce navigateur WAP convient moins bien pour la navigation sur des sites Internet standards (quoiqu’encore on puisse lire sans problème la plupart des blogs). Les sites Wap ou iMode sont très lisibles sur le grand écran,  qui passe automatiquement en mode portrait ou paysage suivant l’orientation du téléphone. On peut également choisir le niveau de zoom ainsi qu’une navigation en plein écran.

Autonomie de la batterie :

En conversation téléphonique standard ou en veille, l’autonomie est tout à fait correcte, et semblable à ce qu’on trouve sur de nombreux téléphones récents. En revanche, dès que l’on utilise les fonctions gprs ou 3G+, ou les fonctions photo ou vidéo, la batterie faiblit rapidement. Le constructeur est apparamment bien conscient de ce problème, commun à beaucoup de photophones, puique la jauge de la batterie reste visible pendant la prise de vue photo ou vidéo. Bien vu, car cela permet de gérer son autonomie, important si on compte utiliser le Player Pixon pour autre chose que prendre des photos (téléphoner par exemple…).

L’écran est équipé d’un capteur de luminosité qui permet d’adapter le rétroéclairage à la lumière ambiante, fonction intéressante que l’on commence à trouver sur de nombreux appareils nomades, afin justement d’économiser la batterie. Mais cela reste insuffisant dans le cas présent, car par exemple en navigation 3G+ (réception TV) la batterie est tombée à plat en moins d’1heure30. Elle s’est également vidée en une matinée après avoir fait quelques vidéos (à peu près 30 mn de vidéos au total). Sur ce type de matériel, une batterie un peu plus coriace aurait été préférable.

Mémoire :

Le Player Pixon a environs 180 Mb de libre dans sa mémoire interne. Il est également livré avec une carte micro-sd de 1Go. Cependant c’est un peu limité si on veut y mettre des mp3, et y enregistrer photos et vidéos. Suivant vos besoins, l’acquisition d’une carte micro-sd un peu plus conséquente peut être utile.

Conclusion :

Un photophone de qualité tout à fait correcte, esthétique, agréable à utiliser, et qui convient très bien comme appareil photo ou vidéo d’appoint. Cependant si vous partez en vacances, il ne remplacera pas un vrai appareil photo ou camescope, car vous n’aurez pas toujours à disposition une prise électrique pour le charger.

Le Player Pixon reste malgré tout perfectible  : quelques petits défauts d’ergonomie, certaines fonctions pas très abouties (navigateur photo), pas de vraie fonctionnalités GPS, et surtout une autonomie de la batterie trop limitée dès que l’on utilise les fonctions photo/vidéo ou la navigation 3G+.


Remarque, que l’on peut généraliser à beaucoup de constructeurs de téléphones : Un effort supplémentaire pour l’environnement serait appréciable, par exemple remplacer la cale en plastique dans la boîte par une cale en carton recyclé. Éviter d’utiliser de nombreux petits sachets plastiques, non réutilisables, pour emballer individuellement chaque câble et accessoire…. Enfin, il y a une mauvaise habitude qui a la vie dure, et qui est commune à TOUS les fabricants de mobiles :  le chargeur et le câble usb propriétaires !

La pollution et les prélèvements sur les ressources naturelles générés au cours du cycle de vie de ces appareils électroniques sont déjà suffisamment importants pour que les constructeurs fassent un effort supplémentaire au moins sur l’emballage et le cablage.

(édité le 7/01/09)

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